30 pilotes de chasse engagés en Afghanistan ont participé, avec 120 étudiants de l’Ecole supérieure de commerce de Grenoble, à une batterie de tests visant à mesurer la charge de stress générée par les voyages d’affaires en termes de planning, de décalage horaire ou d’adaptation géographique.
Depuis deux ans, le Centre de développement personnel et managérial de l’école de Management de Grenoble (CDPM) planche sur une étude visant à mesurer le degré de stress au travail et à établir des solutions préventives et de gestion pour alléger son poids dans les entreprises, voire empêcher son apparition.
Le résultat de ces recherches va donner lieu à la publication de trois ouvrages : «Prévenir le stress au travail : de la mesure à l’intervention» (en mai), «Eloge du Bien-être au Travail» (en avril) et «Assessing occupational stress», déjà paru en anglais chez Lambert Academic Publishing.
Pour en arriver là, le CDPM de l’Ecole de Grenoble a dû développer une étude très poussée, au point d’engager 30 pilotes de chasses volontaires afin de tester sur eux l’impact des déplacements professionnels sur leur charge de stress emmagasinée.
120 étudiants de l’ESC Grenoble ont également pris part à l’expérience.
Les 150 personnes ont été divisées en trois sous-groupes : un groupe témoin qui n’a suivi aucun programme de gestion du stress. Et deux autres groupes soumis à des tests prenant notamment en compte des paramètres physiologiques comme la fréquence cardiaque ou le taux de cortisol (hormone qui gère le stress) présent dans les urines et la salive.
2. Les résultats de l’expérience
Grâce à la collaboration du Centre de recherches du service de santé des armée (CRSSA), l’épreuve a permis de démontrer qu’à leur retour en France, les militaires des deux groupes « testés » étaient « en meilleure condition physique et morale » que leurs homologues du groupe témoin…
Les résultats concernant les étudiants testés seront connus avant l’été : « Si les résultats positifs observés chez les militaires sont confirmés chez les étudiants, nous les réutiliserons dans la création d’ateliers de formation pour nos étudiants, nos personnels et nos clients d’entreprise. L’objectif de cette expérience est de donner une base supplémentaire à nos enseignants pour former de futurs managers responsables et plus aptes à gérer les situations de stress » a expliqué Dominique Steiler, directeur du Centre de développement personnel et managérial (CDPM) de l’Ecole.
Dans leur livre « Assessing occupational stress » Dominique Steiler, John Sadowsky et Loick Roche, professeurs à Grenoble Ecole de Management, tentent d’ouvrir des pistes afin de mettre en place une nouvelle gestion des dysfonctionnements et du stress, notamment par le biais de ce qu’ils appellent un «slow management».